En entretien d’embauche : taisez-vous !

Un entretien de recrutement, ce n’est ni une audition, ni une séance chez le psy. Monologues et grandes tirades sur votre carrière ne vous aideront pas à convaincre. Ce serait même plutôt le contraire. Démarquez-vous de la concurrence en apprenant à vous servir du silence au bon moment…

1. N’ayez plus peur du silence…et sachez rebondir
« Le silence est souvent source de stress pour les candidats. Leur esprit s’agite et une tension s’opère », constate Jean-Jacques Lapierre, coach en communication orale et directeur de la société À portée de voix. Une angoisse qui s’installe car « ils ne savent pas ce qui se cache derrière et peinent souvent à l’interpréter », ajoute Audrey Barlet, consultante au sein d’Adjust HR.

En cas d’un silence de plus 5 secondes, pas de panique. Prenez une profonde respiration et attendez que le recruteur reprenne la parole. Il a peut-être besoin de quelques instants pour assimiler ce que vous venez de lui dire ou pour formuler une question.

Toutefois, si ce « blanc » persiste, reprenez la main avec une interrogation simple. Par exemple, « demandez au recruteur si vos propos ont été suffisamment clairs et s’il a eu les réponses à ses questions », conseille Audrey Barlet.

Et quoiqu’il en soit, ne parlez pas juste pour parler. « C’est l’une des techniques des recruteurs de rester silencieux pour que le candidat dévoile en seconde intention ce qu’il n’aurait pas dit en première », confie Eric Rolland, consultant RH auteur du blog Osez oser.

2. Donnez de la force à votre discours en marquant une pause
Il suffit d’écouter les discours des hommes politiques pour comprendre que le silence peut devenir un véritable allié. Ces professionnels du verbe encadrent leurs phrases de pauses plus ou moins longues. « C’est une manière de tenir en haleine leur auditoire », décrypte Jean-Jacques Lapierre.

Une technique qui peut tout à fait s’adapter aux entretiens d’embauche. Lorsqu’un recruteur vous demande de vous présenter, n’hésitez pas à imposer un silence de 3 secondes avant votre discours. L’objectif ? Créer le vide pour que les mots qui suivent s’ancrent profondément dans son esprit. « La portée de vos propos en sera d’autant plus importante et vous montrerez ainsi au recruteur que vous êtes serein et confiant », souligne Eric Rolland.

Attention toutefois à utiliser ce suspens à bon escient. Privilégiez ces silences pour ponctuer des informations importantes : votre participation à un projet d’envergure, un tournant dans votre carrière, votre promotion au sein d’une entreprise…

3. Profitez-en pour vous concentrer
À chaque question du recruteur, ne vous précipitez pas pour répondre ! Vous risqueriez de débuter votre argumentaire par des mots parasites comme « euh », « bah » ou « en fait ».

Pas de hâte, même si vous vous avez répété la réponse à la question de votre interlocuteur. « J’apprécie les candidats qui prennent quelques secondes de réflexion avant de répondre à mes questions. Cela leur permet de canaliser leur stress, de se concentrer et de mieux structurer leur discours », estime Audrey Barlet. Un avis partagé par Eric Rolland : « prendre trois secondes pour se concentrer permet de gagner à la fois en clarté et en assise. »

4. Laissez le recruteur « digérer » vos informations
C’est votre énième entretien de recrutement : votre discours de présentation est rôdé et vous le connaissez par cœur. Pensez toutefois à rester attentif à votre débit de parole. Celui-ci « a tendance à devenir de plus en plus soutenu à mesure que les candidats sont habitués aux entretiens », note Eric Rolland.

Plutôt que de réciter votre jolie présentation en un temps record, faites des pauses silencieuses afin de laisser votre interlocuteur intégrer vos informations. « Il faut savoir se taire pour laisser au recruteur le temps de comprendre votre parcours et d’anticiper ses questions », explique Jean-Jacques Lapierre. Mais aussi pour l’écouter : marquer des temps de pause, c’est l’inviter à participer et à s’impliquer. « Un entretien de recrutement n’est pas un monologue mais un échange », rappelle Eric Rolland.

5. Une astuce pour négocier votre salaire
Le silence peut être une arme efficace au moment de négocier son salaire. Si le recruteur vous fait une proposition chiffrée, ne vous empressez pas d’y répondre. L’une des tactiques consiste à la noter sur une feuille sans prononcer un mot en levant doucement les sourcils. Après plusieurs secondes de silence, il arrive que certains recruteurs reviennent sur leurs dires et proposent d’autres avantages : tickets restaurants, primes, voitures de fonction…

Toutefois, il y a de fortes chances pour votre interlocuteur connaisse cette technique et ne flanche pas, rompez le silence. 

Rappelez-vous également que « le silence ne doit pas être un outil pour dominer l’autre. À aucun moment il ne doit symboliser un rapport de force pendant un entretien », conclut Eric Rolland.

Aurélie Tachot.

Keljob.com

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.